Une envoyée spéciale du Christian Science Monitor, Jill Carroll, a été apostrophée par un agent de police ''en colère'' mardi dernier à Alger alors qu'elle interviewait, à l'aide d'un interprète, deux passants sur les élections algériennes.
Dans sa rubrique ''Reporters on the Job'', le quotidien américain
rapporte jeudi que son envoyée spéciale avait à peine posé sa première
question que l'agent de police l'a approchée, en colère, pour lui
demander si elle avait ''une autorisation pour parler aux gens''.
Jill Caroll et son interprète ont alors été embarqués dans une
fourgonnette et emmenés à un commissariat de police où ils ont été
interrogés pendant une heure avant d'être relâchés.
Plus tard dans la soirée, la journaliste a été appelée à se rendre à la
réception de l'hôtel où deux agents de la police secrète lui ont fait
savoir qu'ils ont été chargés d'assurer ''sa protection'' et qu'elle
doit les informer de tous ses mouvements.
Le lendemain, les deux agents ''protecteurs'' qui l'attendaient à la
réception de l'hôtel lui ont imposé un agent secret pour l'escorter en
dépit ''de son insistance qu'elle peut se débrouiller seule''.
''Il a marché avec moi dans la rue, est monté avec moi dans le taxi, et
m'a collé comme une sangsue'', raconte Jill Caroll. Tout en
reconnaissant que l'agent était ''amical'', la journaliste s'est dite
''préoccupée'' que les gens refuseront de lui parler si son escorte
reste si près d'elle tout au long de son séjour à Alger.
''Mais bien sûr, ça pourrait être là l'objectif précisément'', commente le quotidien.