«Officiellement, on a tendance à dire que le Maroc et ses banques ne
sont pas exposés aux portefeuilles de crédit qui encourent des
problèmes à l'heure actuelle. Mais c'est surtout l'agriculture qui
constitue le plus grand atout du pays. Sa production lui permet
d'approvisionner toute sa population, ce qui est un luxe dans un monde
où les prix de l'alimentation ne font que croître», selon les
rédacteurs de cette enquête. «Par ailleurs, la moitié de ses revenus
provient de ses mines de phosphate (le Maroc possède 32 % des réserves
mondiales), dont le prix de référence a grimpé de 700% ces deux
dernières années. Le tourisme est l'un des secteurs mis sous pression,
car les Occidentaux auront moins d'argent pour voyager les prochaines
années», ajoute-t-on. Le Maroc est donc le seul pays africain à ne pas
être ébranlé par cette crise financière.
Dans un entretien accordé au
quotidien français Le Monde, mercredi 5 novembre, Abdellatif Jouahri,
wali de Bank Al-Maghrib, interrogé sur l’impact de cette crise sur la
croissance nationale, est resté confiant. «Il serait présomptueux de
prétendre à ne pas être touché, d'autant que les évolutions restent
très incertaines. Les exportations traditionnelles comme le textile
vont souffrir. Le tourisme résiste : aucun contrat n'a été dénoncé,
même par les groupes espagnols en difficulté, et le flux de visiteurs
ne baisse pas de façon significative.
D'autre part, nous pouvons
espérer que le retournement des prix du pétrole et des produits
alimentaires nous sera favorable», a affirmé lé gouverneur de la Banque
centrale. Dans cette enquête, les Emirats arabes unis sont le seul pays
du Golfe qui a pu tirer son épingle du jeu. «Les villes de Dubaï ou
Abou Dhabi aiment étaler leur luxe provenant de leurs revenus du
pétrole. Tous les jours, les records des plus hauts immeubles, des plus
grands hôtels, des voitures les plus chères fusent. C'est ce que
certains appellent le «Arabian Dream» en comparaison avec «the American
Dream», note-t-on.
«Le pétrole sera la plus importante source
énergétique pour quelques années encore... et c'est la plus grande
assurance-vie des Emirats arabes unis». Pour sa part, le FMI prévoit
une récession dans les pays développés en 2009, avec une contraction de
l'activité qui devrait atteindre 0,3 % et serait la première depuis
l'après-guerre. Ces dix pays-là ont été jusqu’à maintenant épargnés
par la crise. Les futurs rapports chiffrés tant attendus du FM et de la
Banque mondiale auront certes le dernier mot.
Aujourdhui Le Maroc