Pour remédier à cette situation, le ministère de l'Industrie, du
Commerce et des Nouvelles technologies, en partenariat avec l'Unesco, a
créé un comité regroupant des acteurs publics et associatifs chargés de
développer des espaces d'accès numériques communautaires dans le cadre
du programme Mtic (Micro-entreprise et TIC). Ce comité se réunit
aujourd'hui 27 novembre à Rabat pour présenter ce projet, dont
l'objectif est de favoriser l'accès aux TIC pour les
micro-entrepreneurs. «Notre projet s'adresse aux micro-entrepreneurs et
aux coopératives qui n'ont pas accès à l'informatique. Pour leur
faciliter la tâche, nous avons développé une boîte à outils pour leur
permettre de réaliser leurs factures ou gérer leurs stocks.
Ils peuvent également développer des services tels que la fabrication
de cartes de visite», explique Didier Krumm, directeur de la formation
à PlaNet Finance Maroc. Pour mener à bien son projet, cette ONG
internationale s'est rapprochée de certaines organisations qui ont mis
en place des centres d'accès communautaires destinés à démocratiser les
TIC dans notre pays. «L'idée est que ces centres puissent orienter
leurs services vers les micro-entreprises en leur proposant des
services adaptés. Ces centres ont déjà l'infrastructure et les
ressources humaines et il faut maintenant les aider à développer des
outils et des services pour une nouvelle population», ajoute M. Krumm.
Pour les initiateurs du projet, le modèle à suivre peut être la manière
dont les micro-entrepreneurs se sont approprié l'usage de la téléphonie
mobile ces dernières années comme le reste de la population. L'accès au
téléphone portable est maintenant banalisé comme le souligne l'étude de
PlaNet Finance Maroc avec 66% des personnes interrogées l'utilisant
dans le cadre de leurs activités professionnelles.
Son usage permet à la fois un gain de temps et, donc, une meilleure
productivité et une meilleure disponibilité auprès de la clientèle. Il
peut s'agir d'un plombier qui va pouvoir être joignable à tout moment
pour venir effectuer une réparation.
Ou encore un petit agriculteur isolé, prêt à vendre chez lui à un
intermédiaire une partie de sa récolte, qui peut appeler un
correspondant pour connaître le prix du jour pratiqué au souk éloigné
d'une heure de marche. L'appel lui permet de connaître ''le prix des
cours'' en tant temps réel, tout en lui évitant de perdre du temps en
se rendant au marché local.
Le Matin