Lors de cette conférence, tenue au siège du Royal United Services Institute (Rusi), sur le thème : "Le Maroc, le Royaume-Uni et la sécurité en Méditerranée", Taib Fassi Fihri a rappelé, devant un parterre de diplomates, d'experts en matière de sécurité, de chercheurs et d'autres personnalités, les efforts déployés dans ce sens à plusieurs niveaux, dont l'Union européennes (UE), les pays du sud dans le cadre de l'Union pour la Méditerranée (UPM), de l'Otan, de l'OSCE et du Groupe des 5+5.
Le Maroc, en tant que pays africain et maghrébin et eu égard à ses
relations spécifiques avec l'UE, de par le statut avancé, dont il jouit
au sein de cet espace, et, de par sa position géographique, demeure un
pays qui a des formulations à faire sur l'impératif d'un
codéveloppement de part et d'autre de la Méditerranée et d'une plus
grande stabilité et sécurité, a expliqué le ministre dans des
déclarations à la presse à l'issue de la rencontre, qui s'est déroulée
en présence de l'ambassadeur du Maroc au Royaume-Uni, Chrifa Lalla
Joumala Alaoui, et de l'ambassadeur britannique à Rabat, Tim Morris.
Il a, dans ce sens, souligné l'importance d'un règlement du conflit
israélo-arabe, rappelant que S.M. le Roi Mohammed VI est extrêmement
engagé dans la recherche de la paix et l'édification d'un Etat
palestinien indépendant.
Cela appelle de la part d'Israël une prise de conscience que seule la
paix est à même d'assurer à toutes les parties la stabilité, la
coopération et le progrès dans cette région importante et sensible du
monde, a dit le ministre, qui a également évoqué la situation en
Afrique sub-saharienne avec l'émergence de réseaux mafieux et de trafic
en tout genre, dont le trafic des êtres humains, des petites armes et
de drogues dures et légères.
"Cette connexion à laquelle on assiste aujourd'hui entre les mafias de
narcotrafiquants en Amérique et en Atlantique de l'ouest est fort
préoccupante", a dit M. Fassi Fihri, mettant l'accent sur la nécessité
d'instituer un dialogue avec l'UE et avec des pays comme la
Grande-Bretagne sur les dimensions économiques, sociales, politiques,
stratégiques et sécuritaires.
Le responsable a, par ailleurs, relevé que la Grande-Bretagne, en tant
que membre permanent du Conseil de sécurité de l'Onu, suit avec intérêt
l'évolution de la situation au Moyen-Orient et au Maghreb et encourage
le processus visant la recherche d'une solution politique de compromis
de la question du Sahara marocain dans le cadre de la souveraineté
territoriale marocaine et autour des principes et des fondamentaux de
la Monarchie marocaine.
"Nous pensons que le Conseil de sécurité encourage également cette
option", a-t-il dit, ajoutant que la rencontre a été également
l'occasion de rappeler que cette question doit être promptement résolue
afin de permettre au Maghreb de constituer non seulement un marché
intégré mais aussi un front commun d'action pour la stabilité en
Afrique, pour la résolution de la question du Moyen-Orient et aussi
pour la promotion du partenariat euro-méditerranéen.
Taib Fassi Fihri n'a pas manqué de souligner l'importance du
renforcement du dialogue politique entre le Maroc et la
Grande-Bretagne, relevant qu'il s'agit-là d'un dialogue croissant en
intensité et en imagination.
C'est aussi un dialogue utile pour identifier les pistes d'une plus grande coopération dans tous les domaines, a-t-il dit.
Par ailleurs, Taib Fassi Fihri a saisi l'occasion de séjour à Londres
pour assister à un déjeuner-débat avec des représentants de la presse
dans la capitale britannique, axé sur plusieurs questions relatives
notamment à la région du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord.
Le ministre des Affaires étrangères et de la coopération avait tenu
mardi à Londres des entretiens avec son homologue britannique, David
Miliband, et présidé avec le ministre au Foreign Office chargé du
Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, Bill Rammell, les travaux de la
quatrième session du Forum bilatéral du dialogue ministériel
maroco-britannique.
Le Forum, instauré en 2006 entre les deux pays, offre le cadre de
consultations qui se tiennent annuellement et alternativement dans les
capitales des deux Royaumes dans le but de renforcer les relations
bilatérales dans divers domaines et permettre un échange de vue
régulier sur les questions régionales et internationales d'intérêt
commun.