mercredi, 26 décembre 2012 15:55

Les syndicats refusent qu'on touche à leur salaire pour cause de grève

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Les prélèvements sur salaires des grévistes font monter les syndicalistes qui expriment leur mécontentement.

Les syndicats affirment leur mécontentement contre le gouvernement actuel qui tend à généraliser l'amputation des salaires des fonctionnaires en grève. Mécontentement qui vient dans la continuité d'une série de grèves et de sit-in organisés par le Syndicat démocratique du travail affilié à la Fédération démocratique du travail (FDT), après les communiqués communs de la FDT et de la Confédération démocratique du Travail (CDT)…

Ce sentiment pénible qu'éprouvent les syndicalistes à être touchés dans leur droit à la grève a atteint aussi l'Union marocaine du Travail (UMT), le plus important et le plus ancien syndicat du pays.

En effet, l'aile syndicale de l'UMT qui regroupe les fonctionnaires a décidé d'organiser une grande manifestation à Casablanca.

Certes, au moment où nous mettions sous presse, il avait été décidé de la reporter sine die, mais le principe de la tenir tient toujours, nous explique, Mohamed El Ouafi, membre du secrétariat général de l'UMT.

De la sorte, les prélèvements sur salaires des grévistes représentent un élément fédérateur des syndicats qui s'élèvent tous contre ce fait. Même les syndicats proches des partis de la majorité le sont. C'est le cas par exemple de l'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), proche du parti de l'Istiqlal. Son secrétaire général, Hamid Chabat souligne son étonnement à cet égard en disant : «je ne vois pas comment des partis qui étaient hier contre le prélèvement sur salaires des grévistes l'appliquent aujourd'hui en étant au gouvernement». Selon lui, le retrait du salaire du gréviste ne pourrait s'expliquer que si le mouvement du débrayage n'était pas fondé.

Par ailleurs, si du temps de l'actuel gouvernement les ponctions des salaires des fonctionnaires en grève avaient démarré dans le département de la justice (retraits qui avaient touché les salaires des greffiers en grève) cela tend à se généraliser dans tous les secteurs de la fonction publique. En effet, cela a touché également le secteur des collectivités locales, la santé... C'est ce qui a d'ailleurs motivé l'Union syndicale des fonctionnaires de l'UMT à appeler à une marche de protestation à Casablanca. Cette situation augure d'une escalade entre les syndicats et le gouvernement. Situation qui s'ajoute au tableau déjà sombre du climat social à cause de la panne du dialogue social.

Par ailleurs, dans cette conjoncture, la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) pousse, elle, vers l'adoption de la loi organique relative au droit de grève. Ce qui serait, selon elle, de nature à donner de la visibilité.

En attendant, c'est un véritable bras de fer qui oppose les syndicats au gouvernement. Confrontation qui tend à prendre plus d'ampleur vu l'escalade d'un côté et de l'autre.

La marche de l'UMT reportée
L'UMT avait appelé ses troupes à participer nombreux à la «marche nationale» à Casablanca qu'elle avait annoncée pour le samedi 29 décembre, mais qu'elle a reportée pour une date ultérieure à fixer. Manifestation qu'elle avait proposée pour dénoncer la décision, qu'elle juge injuste, de procéder à des ponctions sur les salaires des fonctionnaires en grève. Le syndicat dirigé par Miloudi Moukharik, le secrétaire général de l'UMT, voulait aussi faire de cet évènement une occasion pour dénoncer les atteintes portées aux libertés syndicales ainsi qu'en réaction à l'inapplication des engagements contenus dans l'accord du 26 avril 2011 suite au dialogue social…

Repères
La question des retranchements des salaires des grévistes est en passe de constituer un élément qui tend à fédérer les syndicats qui en veulent, à ce niveau, au gouvernement.
La CDT et la FDT sont en train de coordonner leurs actions à différents niveaux, notamment sectoriels, pour défendre les intérêts de la classe ouvrière.

 

Le Matin

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