néerlandais a tenu à revendiquer son droit inaliénable d'exprimer son opinion au Conseil de sécurité comme le lui permet sa mission. Dans un entretien accordé au journal hollandais «NCR Handelsblad» du 24 mai que rapporte la MAP, il a précisé à l'intention de ses détracteurs algéro-polisariens : «J'ai estimé que si je n'exprime pas mon opinion maintenant, je me sentirais incroyablement abusé dans un an.»
C'est donc une réplique ferme à l'adresse des dirigeants algériens et du Polisario qui n'ont pas admis que l'envoyé personnel de Ban Ki-Moon au Sahara puisse donner son analyse de l'évolution des pourparlers de Manhasset et dire clairement ce qu'il pense des propositions des uns et des autres. Là, il va encore plus loin et met à nu les manœuvres de l'Algérie et du Polisario «qui n'ont pas d'autre objectif que de perpétuer le processus de négociations sur le Sahara aussi longtemps que possible».
La preuve, s'il en fallait une autre, nous est fournie par la déclaration de Mohamed Abdelaziz au journal espagnol Diario de Noticias de Navarre, rapportée par l'APS qui, en réponse à M. Peter Van Walsum, «appelle à la mise en œuvre… d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental».
Il réaffirme d'ailleurs sa stratégie de pourrissement de la situation en précisant que «chaque jour qui passe bénéficie davantage au peuple sahraoui qu'au peuple marocain», précisant qu'ainsi il espère affaiblir «le gouvernement marocain qui consacre une bonne part de ses ressources à financer l'occupation du Sahara Occidental».
Or, la supercherie algéro-polisarienne est très bien perçue par M. Peter Van Walsum qui, dit avoir «eu le sentiment que j'étais chargé de cette affaire pour la faire perdurer à l'infini», ce qui devait aboutir à le discréditer. C'est la raison pour laquelle l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU est fermement décidé à mener la mission qui lui est confiée par le Conseil de sécurité de pousser à des négociations sérieuses et approfondies, sans aucun préalable, mais basées sur le réalisme.
A cet effet, il n'hésite pas à fustiger la séquestration des Sahraouis dans les camps de Lahmada, considérant qu'il est immoral que des populations demeurant installées dans des campements depuis 33 ans, adressant aux dirigeants du Polisario la question suivante : «Est-il moralement acceptable qu'on laisse encore une génération d'enfants du Polisario grandir dans des campements ?».
M. Van Walsum compte d'ailleurs faire évoluer les pourparlers entre le Maroc d'un côté et le Polisario et l'Algérie de l'autre, en suggérant au Polisario «d'entrer dans des négociations ardues en vue d'aboutir à une forme d'autonomie garantie sous le drapeau marocain».
Ainsi, les choses sont désormais clairs pour le Conseil de sécurité de l'ONU et la communauté internationale : le Maroc a fait une proposition réaliste et réalisable comme solution au problème et il appartient à l'Algérie et au Polisario de faire preuve de réalisme en abandonnant toute idée d'indépendance et de négocier les termes de l'autonomie, seule et unique possibilité de mettre fin à un conflit artificiel qui pénalise avant tout le Maghreb et ses peuples.
Al Bayane