vendredi, 29 août 2008 06:44

Loyauté de M. Walsum et sérénité du Maroc Spécial

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Polisario et Algérie n'ont cessé d'affirmer qu'après le départ de M. Peter van Walsum, ils continueraient à négocier avec le Maroc en faveur d'une solution politique. Condition « sine qua non » ou surenchère illusionniste ? Les voilà servis, les voilà au pied du mur ! Parce qu'il a estimé nécessaire de dire les choses comme elles sont, sans se départir de sa morale et de sa rigueur de grand protestant, Peter van Walsum, envoyé personnel de Ban Ki-moon au Sahara, est contraint d'aller jusqu'au bout de sa conviction.
Quitte, et c'est le cas qui pourra être confirmé, à abandonner sa mission et son poste auquel il a été nommé en 2005. Pour le diplomate néerlandais, le principe sacro-saint auquel il demeure attaché est celui de la fidélité à ses convictions. Plutôt que vendre son âme au diable, il préfère partir dignement. Depuis hier déjà, les commentaires vont bon train. Certains d'entre eux ne laissent pas de surprendre et une certaine presse algérienne s'en donne à cœur joie.
Quelle que soit en fin de compte la situation nouvelle qui surgira, il convient de rendre hommage – l'hommage solennel – à un homme comme Peter van Walsum, dont la pertinence, la droiture et la rigueur intellectuelle, doublées d'une honnêteté morale, ont constitué le modèle qui s'impose dans cette affaire du Sahara, si longtemps triturée et instrumentalisée par le gouvernement algérien et ses stipendiés du polisario.

Cela dit, le facilitateur des négociations de Manhasset- qui en aura présidé quatre importants rounds-, ne serait parti sans laisser l'ultime mise en garde : « La seule sortie possible au conflit du Sahara serait que le polisario envisage de contribuer à trouver une solution négociée, qui ne soit pas une indépendance totale (…) sur la base de la proposition du Maroc ». Il faut en effet espérer qu'aussi bien le polisario que le gouvernement algérien, qui le prend totalement en charge, entendent raison et prenne en considération un tel vœu.


En soutenant un tel propos, M. Peter van Walsum n'a rien à gagner, ni à perdre non plus, son départ étant quasi officiellement annoncé. Le risque serait, en revanche, que l'on retourne à la case départ d'une négociation qui ne dit pas son nom, mais sur laquelle ne cesse de peser, avec constance, l'épée de Damoclès du sabordage et du sabotage. Bien entendu, le Maroc rejettera catégoriquement le référendum pour l'indépendance et ne se pliera à aucune argutie, tout en soulignant que la seule voie raisonnable et convenable reste la négociation et la solution politique sur la base du projet d'autonomie que le Conseil de sécurité a entériné et pour lequel les Nations unies ont mis sur pied le processus de négociations, entamé le 19 juin 2007 à Manhasset.
M. Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies, avait lui-même apporté son soutien personnel dans ses rapports sur l'état du conflit et, en avril dernier, il s'est fait fort d'appuyer le rapport que M. Peter van Walsum a présenté au Conseil de sécurité et de le conforter, notamment lorsqu'il a affirmé que « l'indépendance au Sahara constituait une option irréaliste » ! A vrai dire, M. Peter van Walsum n'entend pas-quitte à heurter sa hiérarchie- changer d'un « iota » son analyse, quand bien même les pressions en tous genres se seraient, avec acharnement, exercées sur lui..

Le Matin
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