Ceci dit, personne ici bas, dans le plus beau pays du monde, lisez le Maroc, n’est plus dupe que Ramadan est devenu un mois commercial, et rien de plus, pour une société qui s’identifie plus à l’hégémonie de consommation qui foisonne durant cette période, qu’aux valeurs islamiques sensées être pérennisées par la pratique du jeûne.
Durant le Ramadan, le musulman est censé observer un comportement très porté sur la vertu, mais au grand dam de tout le monde, toutes les insanités trouvent leur place dans notre quotidien. Ainsi, spéculations, insultes, bagarres, hypocrisie, prises de têtes, sont-elles devenues les vecteurs conducteurs de l’acte tacite qui nous lie et qui fait de nous, des gens RAMADANISES, donc à la lisière de l’explosion, parce que nous sommes privés de café, de sucre et de clopes.
Tout le monde est là, hargneux, prêt à vous cracher ses complexes dans la figure, dès lors que vous empiéter sur son chemin ou que vous ne tombez pas d’accord avec lui.
Dans l’autre versant, Ramadan est le mois de la télévision par excellence chez-nous. Les chaînes arabes rivalisent entre elles, pour offrir le maximum de divertissement via des bouquets de séries, de sitcoms, de caméras cachées et j’en passe des meilleures. Au Maroc, chaque année c’est la même débandade, d’ailleurs personne ne se fait plus d’illusions et depuis que la parabole existe, rares sont ceux qui prennent la peine de regarder les chaines locales, qui ont signé un contrat avec la médiocrité. Chaque année, c’est le même réchauffé, dénué de tout sens qui est servi à la sauce avariée du rire désuet.
Ramadan, est une occasion de plus, où nous nous efforçons de galvaniser cette image de peuple et d’Etat aux positions mitigées entre la religion et la citoyenneté. Je reviendrai tout au long de ce mois sacré pour rebondir, chaque jour, sur les phénomènes de notre société, sur les questions profondes et les faits divers qui font le sacré, mais aussi le pittoresque du Ramadan au Maroc
Pour le Post France