le 30 mai à Marrakech, où il se trouvait pour commémorer le 50ème
anniversaire de la Banque centrale du Maroc, quelques semaines après
que la Banque centrale de Tunisie eut elle-même soufflé ses cinquante
bougies.
"Je suis satisfait de la compréhension et de l'acceptation que j'ai
ressenties au Maroc", avait déclaré M. Baccar à Magharebia, ajoutant
que la Tunisie "a signé un accord similaire avec la Libye".
Il n'existe actuellement aucun mécanisme de change direct entre les
devises des deux pays. Les Marocains souhaitant se rendre dans un autre
pays du Maghreb doivent échanger d'abord leurs dirhams en euros ou en
dollars avant de pouvoir convertir ceux-ci dans la devise locale. A
leur retour, ils doivent de nouveau suivre cette procédure pour changer
leurs devises en dirhams.
Le Gouverneur de la Banque centrale du Maroc Abdelatif Jouhari a
expliqué que si les solutions techniques sont relativement simples, les
problèmes politiques existant entre les Etats du Maghreb ont ralenti la
mise en place de l'Union du Maghreb – une mesure pourtant essentielle
destinée à alléger la procédure de change.
"J'estime que nous devons discuter de tout ce qui peut être fait au
niveau bilatéral et trilatéral entre les Etats du Maghreb pour réaliser
des progrès en matière de coopération, de change et d'intégration
économique. Alors seulement d'autres pourront nous rejoindre,
lorsqu'ils se sentiront prêts", a-t-il déclaré.
"Si nous continuons d'attendre que les cinq pays soient prêts à tous
s'unir en même temps, nous resterons bloqués par les aléas de la
politique et ne pourrons rien faire."
Les banques centrales du Maghreb s'étaient réunies une première fois en
2005 pour mettre sur pied un programme de coordination, lors d'une
réunion organisée en Algérie sous les auspices du FMI. Cette initiative
cherchait à renforcer la coopération entre les Etats du Maghreb. Lors
de plusieurs rencontres organisées au Maroc et en Tunisie, les banques
ont discuté de la meilleure manière de faciliter l'intégration
commerciale et financière entre les pays du Maghreb, en particulier
dans le secteur privé.
Cette stratégie de rencontres bilatérales a donné d'importants
résultats ; les institutions financières ont commencé à ouvrir des
succursales dans les autres pays du Maghreb. La Tunisie a autorisé une
banque marocaine à racheter et à contrôler une banque tunisienne, et le
Maroc a pour sa part accrédité une société tunisienne de courtage. Les
banques marocaines ont également investi dans des succursales en
Mauritanie et ouvert des bureaux de représentation en Libye, et des
préparatifs sont en cours pour une banque tuniso-libyenne conjointe.
De la même manière, l'Union des banques du Maghreb discutera lors de sa
rencontre annuelle du 18 juin à Tunis de l'émission d'une carte de
crédit valable dans tout le Maghreb pour faciliter à la fois les
déplacements personnels et les affaires dans la région. L'Union, créée
en 1990 et qui regroupe désormais soixante banques, envisage plusieurs
domaines de coopération entre les Etats du Maghreb.
"Les banques du Maghreb fonctionnent efficacement en Tunisie, en
Mauritanie, en Libye et au Maroc", a souligné Othman Benjelloun,
président de l'Union et président de la Banque marocaine du Commerce
extérieur (BMCE).
"Elles rencontrent encore quelques obstacles en Algérie, Mais nous
sommes optimistes et pensons que ces obstacles seront levés", a-t-il
déclaré.
Magharebia