C'est dans cette optique que les responsables du secteur du
tourisme marocain ont décidé de mettre en place lors de cette édition
du Salon londonien, un stand nouveau qui sera le même dans de telles
manifestations internationales, le but étant de donner une image
cohérente de la destination Maroc.
Cette décision, prise à la lumière des résultats d'une étude du marché
paneuropéenne, a permis de dégager une définition claire de la
Brand-Maroc, coupant ainsi avec les précédentes campagnes de
communication qui présentait la destination Maroc par produit régional.
La nouvelle approche, explique à la MAP Ali Kacemi, directeur de la
représentation de l'Office national marocain du tourisme (ONMT) à
Londres, englobe la totalité de la Brand-Maroc ce qui ne manquera pas
d'avoir un impact auprès des partenaires internationaux, notamment ceux
du marché britannique.
Cette approche, soulignent les professionnels, doit reposer sur une
vision novatrice présentant le Maroc non seulement en tant que pays
disposant d'une culture authentique et jouissant de plusieurs atouts
géographiques indéniables mais également en tant que destination
permettant au touriste de ressortir de son voyage enrichi et doté d'un
esprit plus ouvert.
Pour donner les résultats escomptés, une telle vision passe par le
lancement d'une campagne de communication aussi agressive que ciblée.
Sur le marché britannique, qui reste un marché prioritaire pour le
Maroc au même titre l'Espagne, la France l'Allemagne, les Pays-Bas, la
Belgique et l'Italie, l'ONMT a choisi d'axer cette campagne sur deux
principales destinations, à savoir les villes de Marrakech et d'Agadir,
avec la possibilité d'inclure la ville de Fès en fonction de la
disponibilité de l'aérien, notamment Low cost.
Tenant compte de la crise financière, qui frappe dur le marché
britannique, les responsables du secteur du tourisme marocain
soulignent l'importance de mettre en relief l'offre touristique
marocaine dans sa totalité.
"L'expérience a montré qu'en temps de difficultés économique et
financière dans le monde, la communication doit se faire sur une brand,
le but étant d'instaurer l'image de la destination dans l'esprit du
consommateur dans l'espoir de gagner des parts du marché dans un
environnement marqué par le rétrécissement de la demande", indique M.
Kacemi.
Dans ce cadre, la récente décision du ministère du Tourisme et de
l'Artisanat de mettre en place une Task force pour faire face aux
retombées négatives de la crise internationale sur le secteur du
tourisme marocaine est perçue, dans les milieux des professionnels
comme un plan d'anticipation "pertinent même si le Maroc n'est pas
directement touché, au moins pour l'instant, par la crise".
Ce groupe de travail, composé notamment de professionnels du secteur,
aura pour mission principale la proposition d'un plan d'anticipation
urgent et réaliste qui sera mis en exécution au cours de l'année 2009.
Par ailleurs, le produit marocain, qui a réussi à s'imposer sur le
marché britannique durant les dernières années notamment grâce à
l'accord Open Sky (ciel ouvert) conclu avec l'Union européenne, risque
de stagner durant cette année face au dédoublement de la taxe ADP
(Airport Duty passager) décidé par le gouvernement britannique et qui
vise les pays non européens.
L'imposition de cette taxe, qui ne manquera pas d'entraîner des
changements au niveau de l'offre du low-cost à partir du Royaume-Uni, a
fait l'objet de discussions entre responsables britanniques et
marocains, notamment durant la visite effectuée cette année à Londres
par le ministre de l'Industrie, du Commerce et des Nouvelles
technologies, Ahmed Reda Chami.
Les responsables britanniques, tout en se montrant "sensibles" aux
préoccupations marocaines, "n'ont jusqu'à présent rien fait" pour faire
bénéficier le Maroc d'une exemption de cette taxe à l'instar de
certains pays, comme la Turquie, déplore M. Kacemi.
Les professionnels marocains et britanniques souhaitent voir le
gouvernement de Londres adopter une position plus souple à l'égard de
cette question en tenant en compte l'accord Open Sky liant le Maroc et
l'UE et la position de choix qu'occupe le marché britannique pour le
secteur du tourisme marocain.
La Grande-Bretagne est actuellement le troisième marché émetteur de
touristes au Maroc après la France et l'Espagne avec 338.304 touristes
en 2007.
Le Maroc prévoit d'accueillir 670.000 touristes britanniques en 2010.
Reste à signaler que le World Travel Market (WTM) de Londres est devenu
un must de l'industrie mondiale du tourisme, offrant aux acteurs de
l'industrie mondiale du voyage et du tourisme, une occasion unique de
se retrouver, de constituer des réseaux de connaissances, de négocier
et conclure des contrats, et de se tenir parfaitement informés des
dernières tendances à l'œuvre dans leur secteur.
Le WTM 2008, qui se tiendra du 10 au 13 novembre, est considéré comme
deuxième bourse mondiale du tourisme après le Salon de Berlin. Il
accueille quelque 5.000 exposants originaires de 193 pays, et 50.000
visiteurs.
MAP