Le président du jury du festival du cinéma africain de Khouribga, le réalisateur mauritanien M. Abderrahmane Sissako, a qualifié l'expérience cinématographique du Maroc de « référence» en Afrique.
"En réalisant pas moins de dix films par an, le Maroc a fait une révolution dans ce domaine. C'est beaucoup", a souligné M. Sissako dans un entretien à la MAP en marge du festival organisé du 18 au 25 juillet.
Mettant en exergue l'exploit du Maroc en matière d'industrie cinématographique, il a souligné que cette performance "émane d'une vision politique".
Avec le soutien aux salles de cinéma marocaines, c'est la moitié du
travail qui a été fait, a-t-il relevé, affirmant que le cinéma ne peut
évoluer s'il n'est pas sous-tendu par une stratégie.
"Le cinéma se développe tout d'abord par une industrie. A défaut, les
films sont rares et la situation est inégale", a déploré M. Sissako,
qui a également siégé au jury des longs métrages au festival de Cannes
2007.
M. Sissako a indiqué que le festival de Khouribga constitue un moment
"exceptionnel" en raison de la diversité des films et des sujets
traités.
La manifestation permet de voir une Afrique multiple, a-t-il dit,
estimant que le festival permet également au public de se rencontrer à
travers l'écran et de jeter des ponts de contact malgré la différence.
Par ailleurs, le cinéaste mauritanien a souligné que le festival de Khouribga est un succès à tous les niveaux.
Tout d'abord, le programme riche et à plusieurs facettes conforte les
invités, ainsi que la diversité des films retenus dans le cadre de la
compétition officielle.
De même, les débats que suscitent les films donnent un caractère très fort à la rencontre.
D'autre part, Sissako a mis en exergue la contribution du festival à
l'approfondissement des relations culturelles entre le Maroc et
l'Afrique en général, et la Mauritanie en particulier.
"Nous souhaitons bénéficier de l'expérience du Maroc et de son industrie
cinématographique, ainsi que des moyens mobilisés pour le soutien du
cinéma. On compte beaucoup sur la collaboration des professionnels
marocains en vue d'approfondir le partenariat légendaire qui existe
entre les deux pays" a-t-il confié .
Dans le même ordre d'idées, M. Sissako a indiqué qu'il compte tourner
en 2010 au Maroc une partie de son prochain film. "Mon désir est très
fort", avoue-t-il.
Outre Abderrahmane Sissako, le jury est composé de Lydie Diakhate
(Franco-sénégalaise), Nadia El Fani (Tunisie), Latefa Ahrare (Maroc),
Leocata Salvatore (Belgique), Manu Rewal (franco-indien) et Yassine
Adnan (Maroc).