vendredi, 27 mars 2009 17:24

L'énergie doit être facturée au prix du marché Spécial

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Cela fait plus de dix ans qu’il n’y a pas eu d’augmentation sur le prix de l’électricité destinée aux grandes industries. Au contraire, «il y a eu deux baisses, depuis le discours de S.M. le Roi à Jorf Lasfar» (ndlr: 25 septembre 2000). Le président de la Fédération de l’énergie tempête contre les industriels, qui veulent «en faire tout un plat», quand on sait que cette augmentation «n’est qu’un réajustement».
De l’avis de nombreux observateurs, les prix de l’électricité industrielle pratiqués au Maroc restent inférieurs à ceux du pourtour méditerranéen. D’ailleurs de nombreux observateurs se demandent ce que représente réellement le poids de l’électricité dans les charges variables des industriels plaignants. En dehors des secteurs du ciment, des mines ou encore de la sidérurgie, «ce poids est relativement peu important», bien que certaines industries, notamment les cimentières, rivalisent d’imagination pour s’affranchir de cette dépendance.
De manière générale, elles ont toutes investi dans l’autoproduction de l’électricité ou ont le projet dans le pipe, dans l’attente d’y voir plus clair dans le projet de loi, qui fixe actuellement le seuil à 50 MW. C’est le cas de Lafarge Maroc qui a déjà consenti 500 millions de DH pour produire sa propre électricité. Car, «cette autoproduction satisfait à la fois à l’exigence économique et la performance environnementale. En clair, réduire les émissions de gaz à effet de serre, en substituant une énergie propre à une énergie produite par combustion de charbon».
Des initiatives louables certes, mais qui sont loin d’émouvoir le président de la Fédération de l’énergie qui reproche aux cimentiers leur «soif de profit». Moulay Abdallah Alaoui fait allusion à l’important retour d’investissement affiché chez les cimentiers, qui est de l’ordre de 26%.
Pour lui, il y a vraiment lieu de «faire montre de pudeur», sachant que «si on n’augmente pas les prix, comment financer les investissements annoncés dans le plan énergétique» dont le montant pour les deux centrales de Jorf Lasfar s’élève à 3 milliards d’euros? Mieux, «l’énergie n’est pas un bien social, mais un bien économique. Elle doit être facturée à son prix du marché», clame Alaoui, qui estime qu’il est déjà heureux que l’accès à l’électricité soit disponible pour toutes ces grandes entreprises «énergivores».


Leconomiste
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