mardi, 23 juin 2009 05:09

Au Maroc, l'impact de la crise serait le moindre dans la région Spécial

Évaluer cet élément
(0 Votes)
C'est Amor Tahari, directeur-adjoint pour les trois sous-régions, qui a présenté ce rapport. La croissance dans les pays du Maghreb devrait chuter de 4,4% en 2008 à 2,7% en 2009, prévoit le FMI. Au Maroc qui s'attend à une saison agricole "exceptionnelle", l'impact de la crise serait le moindre, 4,4% contre 5,4%, un taux "positif" favorisé par les réformes et mesures prises par le gouvernement face à une "crise très grave". Pour la Tunisie, les projections du Fonds tablent sur une croissance de 3,3% pour 2009 contre 4,5% en 2008. L'Algérie devrait passer d'un taux de 3% à 2,1%, tandis que la Libye enregistrerait le PIB le moins élevé de la région: 1,1% contre 6,7% une année auparavant. La Tunisie
et le Maroc, signale Amor Tahari, qui continuent à avoir un taux de croissance positif, peuvent cueillir les fruits de leur politique prudente en matière de gestion des finances publiques, ce qui leur donne une certaine marge de manœuvre pour relancer, comme prévu, leurs économies à partir de 2010.

L'impact direct de la crise sur le Maghreb et le Moyen-Orient est restreint dans la plupart des pays, leurs liens avec le système financier mondial étant limités, sauf dans le cas des EAU. Quant aux effets indirects et à l'ampleur du ralentissement dans la région, ils dépendront en partie de l'intensité/durée de la récession de l'économie mondiale, et notamment de celle en Europe. Aussi, l'on assiste à une vague de ripostes budgétaires et autres politiques économiques des pays concernés, y compris ceux producteurs de pétrole. Les mécanismes de la contagion sont ceux de l'économie réelle. Le ralentissement de la croissance pourrait mettre en évidence des vulnérabilités dans les systèmes bancaires qui elles-mêmes pourraient se répercuter sur la croissance, comme dans les pays avancés. La région MENA devrait connaître un ralentissement de la croissance de 5,7% en 2008 à 2,6% en 2009, soit presque 3 points de moins que celui projeté au printemps 2008. Une reprise graduelle est prévue pour 2010.

Le ralentissement de la croissance dans les pays non producteurs de pétrole résulte d'une baisse des exportations, des recettes du tourisme, des envois de fonds et de l'IDE. Dans le cas des pays exportateurs de pétrole, il résulte notamment de la contraction des exportations de pétrole et de gaz naturel.
L'inflation a grimpé jusqu'à 2008 dans la plupart des pays du MENA, notamment chez les exportateurs de pétrole, mais elle est désormais en repli dans tous les pays. L'inflation reste la plus faible au Maghreb. L'escalade des cours du brut jusqu'à une période récente tenait à la forte demande des pays émergents et à la lente réaction de l'offre. En raison du ralentissement de la croissance mondiale, les prix sont désormais en net repli. L'excédent du solde des transactions courantes des pays exportateurs de pétrole devrait diminuer sensiblement en raison de la baisse des cours du pétrole. Pour les pays non pétroliers, les déficits devraient se stabiliser suite aux baisses à la fois des exportations et des importations. Pour les pays pétroliers, les excédents budgétaires devraient disparaître.

Pour ceux émergents, les déficits ne pourraient qu'augmenter légèrement, vu l'espace budgétaire limité. M. Tahari considère que le "principal défi" pour les pays de la région demeure le problème du chômage. Il estime à 500.000 le nombre de postes d'emploi à créer pour maintenir le taux de chômage à son niveau actuel.
Le chômage risque de s'intensifier et il faudra accélérer la création d'emplois. Dans plusieurs pays, les marchés boursiers ont chuté de plus d'un tiers. Cette chute est moins prononcée au Maghreb. Enfin, du fait de la crise, les écarts des taux souverains se sont creusés, mais restent moins élevés au Maghreb.

Lu 2969 fois

Laissez un commentaire

Assurez-vous d'indiquer les informations obligatoires (*).
Le code HTML n'est pas autorisé.