Mardi matin, Washington, Tokyo et Séoul disaient avoir détecté des signes de préparatifs d’un éventuel deuxième essai nucléaire, avec des mouvements inhabituels près du site où Pyongyang avait fait exploser sa première bombe atomique. D'après Washington, le premier essai ayant été de faible puissance, il ne serait pas étonnant d'un point de vue technique que la Corée du Nord puisse être tentée de remédier à d'éventuels manquements. Mais rien pour l'instant, insistent les trois pays, ne permet de préjuger de l'imminence de l'opération. La Russie, qui avait été informée en avance par Pyongyang de son premier essai, n'exclut pas non plus un nouveau tir.
La Corée du Nord a promis mardi une riposte contre tout pays qui tenterait de violer sa souveraineté. Une allusion claire à «l'inspection de toute cargaison à destination ou en provenance de Corée du Nord» exigée par l'Onu afin de vérifier si elles ne contiennent pas des matériels liés à des armes de destruction massive. Pyongyang a d'ailleurs qualifié la résolution de l'Onu de "déclaration de guerre". «La résolution du Conseil de sécurité de l'Onu, inutile de le dire, ne peut être interprétée que comme une déclaration de guerre contre la République démocratique populaire de Corée, car elle est fondée sur le désir des Etats-Unis de détruire le système socialiste».
Suite à ces déclarations, Pékin a tenté de calmer le jeu, mardi, en appelant «toutes les parties concernées à s’abstenir de faire quoi que ce soit qui puisse aggraver les tensions». La Chine a également déclaré qu’elle appliquerait «sérieusement» la résolution de l'Onu, mais averti qu'elle tiendrait compte de ses «règles commerciales et de ses lois nationales». Le pays a d’ores et déjà renforcé ses contrôles douaniers à sa frontière avec la Corée du Nord, et plusieurs banques chinoises disent avoir cessé les transferts d'argent. A Bruxelles, les ambassadeurs des 25 se sont accordés pour «prendre immédiatement les mesures nécessaires afin d’appliquer les sanctions décrétées par l'Onu» contre Pyongyang. Tout comme Moscou et Séoul, qui appellent à l’application «totale» de la résolution.
La Secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice, est parti mardi à Tokyo pour la première étape de sa tournée asiatique destinée à presser les voisins de la Corée du Nord d'appliquer pleinement les sanctions contre Pyongyang.
le figaro