Kim Kye-gwan, principal négociateur nord-coréen sur ce dossier, a
pourtant affirmé un peu plus tard devant les caméras d'ABC que son pays
souhaitait renouer ce dialogue interrompu il y a un an.
Selon une source diplomatique chinoise citée par l'agence de presse
sud-coréenne Yonhap, le numéro un nord-coréen, Kim Jong-il, a assuré à
l'émissaire chinois Tang Jiaxuan, dépêché à Pyongyang pour tenter de
sortir la crise de l'impasse, que son pays n'envisageait pas
d'effectuer de nouveaux tirs expérimentaux.
Rice, qui s'est entretenue la veille avec le diplomate chinois, a
toutefois indiqué samedi qu'il n'avait pas évoqué le sujet. "Tang ne
m'a pas dit que Kim Jong-il avait présenté des excuses pour l'essai ou
qu'il ne procéderait jamais à un autre test", a-t-elle déclaré aux
journalistes qui l'accompagnaient entre Pékin et Moscou.
"Les Nord-coréens souhaitent à mon avis une escalade de la tension", a ajouté Rice.
Taro Aso, chef de la diplomatie japonaise, a dit, lui aussi, avoir été
informé que Kim n'entendait pas procéder à un nouveau tir, tout en
précisant que l'information n'avait pu être confirmée, rapporte
l'agence de presse Kyodo.
"Nous n'avons pas dit qu'il y aurait un nouvel essai. D'autres l'ont
dit", a pour sa part souligné Kim Kye-gwan, sur le plateau de
l'émission "Good Morning America", d'ABC.
Soufflant le chaud et le froid, les autorités nord-coréennes se sont
félicitées que 100.000 personnes se soient rassemblées vendredi à
Pyongyang pour célébrer le premier essai nucléaire, conduit le 9
octobre.
INSPECTIONS "SCRUPULEUSES"
"L'essai nucléaire était l'expression de l'indépendance et du droit
légitime de la RPDC (République populaire démocratique de Corée) en
tant qu'Etat souverain", a par ailleurs affirmé Choe Thae-bok, membre
éminent du Parti des travailleurs coréens, cité par l'agence de presse
officielle KCNA.
La secrétaire d'Etat américaine a achevé sa tournée asiatique sans
avoir obtenu d'engagements fermes sur les modalités d'application des
sanctions internationales que le Conseil de sécurité des Nations unies
a infligées samedi dernier à Pyongyang.
Les autorités chinoises ont fait savoir qu'elles rempliraient leurs
obligations sans toutefois préciser comment. Pékin craint que des
contrôles en pleine mer ne fassent qu'exaspérer les Nord-Coréens et
n'aggravent la crise.
La Chine a assuré qu'elle mènerait des inspections "scrupuleuses" du
fret à sa frontière avec la Corée du Nord, mais Rice, prudente, a dit
qu'elle allait "attendre de voir".
Pékin craint avant tout les répercussions d'un effondrement de son
voisin coréen qui pourrait menacer la stabilité à ses frontières.
Le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, a réitéré la position de Pékin
selon laquelle les négociations étaient préférables au recours à la
manière forte.
"Il est dans l'intérêt de l'ensemble des parties de résoudre la
question nucléaire coréenne par la diplomatie et le dialogue. Je ne
vois aucune autre possibilité", a-t-il dit.
Le quotidien japonais Asahi Shimbun fait état samedi de restrictions
dans les exportations chinoises vers la Corée du Nord, notamment en qui
concerne le pétrole et l'électroménager.