samedi, 30 décembre 2006 05:58

Saddam Hussein a été exécuté

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Saddam Hussein a été exécuté par la pendaison ce matin à l’aube, à Bagdad. Une exécution confirmée sur l'antenne de la BBC par le vice-ministre irakien des Affaires étrangères. "Je le crois, oui, il a été exécuté. Il a été annoncé officiellement qu'il avait été exécuté", a dit Labid Abbaoui, confirmant les informations données par des médias irakiens et arabes.
Quelques heures plus tard, la chaîne de télévision nationale irakienne et la chaîne arabe Al Arabiya ont diffusé des images qui montrent l'ancien raïs être conduit au gibet et une corde être placée autour de son cou par deux hommes au visage recouvert par une cagoule. Les deux chaînes n'ont cependant pas montré les images de la pendaison, ni celles de la dépouille de l'ancien raïs.

Condamné à mort. Renversé en avril 2003 et capturé en décembre 2003, l’ancien président irakien avait été condamné à mort, le 5 novembre 2006 par le haut tribunal pénal irakien, pour crimes contre l'humanité pour le meurtre de 148 Chiites du village de Doujdaïl où il avait échappé à une tentative d'assassinat en 1982. Sa condamnation avait été confirmée mardi dernier en appel. Jusqu'au dernier moment, le gouvernement irakien avait gardé le secret sur les détails de son exécution, qui intervient le jour où débute l'Aïd el Adha, la grande fête musulmane du sacrifice. Cette condamnation avait été qualifiée de triomphe pour la démocratie par le président américain George Bush. Des associations de défense des droits de l'homme, dont Amnesty International et Human Rights Watch, avaient en revanche dénoncé les conditions jugées inéquitables du procès. Dans une lettre écrite après sa condamnation, l'ex-raïs se disait prêt à se sacrifier pour l'Irak. "Je m'offre en sacrifice. Si Dieu le tout-puissant le désire, elle (mon âme) ira là où il me l'ordonnera, avec les martyrs", affirmait l'ancien président irakien dans cette lettre manuscrite obtenue auprès de ses avocats, en Jordanie.

Réactions contrastées. Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki s'est félicité samedi de l'"exécution du criminel Saddam", tout en lançant un appel à la réconciliation, à l'intention des partisans de l'ancien régime dont "les mains ne sont pas tâchées de sang". L'Iran a également salué l'exécution de l'ex-président d'Irak comme une "victoire des Irakiens", selon Hamid Reza Assefi, vice-ministre iranien des Affaires étrangères. Pour Israël, "justice a été faite", a déclaré un haut responsable israélien à l'AFP. Le président américain George Bush a pour sa part estimé que l'exécution de Saddam Hussein constituait une "étape importante" sur la voie de la démocratisation de l'Irak. "Faire rendre justice à Saddam Hussein ne mettra pas un terme à la violence en Irak, mais c'est une étape importante sur le chemin de la démocratie en Irak, une démocratie qui pourra se gouverner, se soutenir et se défendre par elle-même", a-t-il écrit dans un communiqué. Fervente alliée de la politique en Irak du président américain George Bush, l'Australie a indiqué qu'elle "respectait" la décision des autorités irakiennes, au terme d'un procès qualifié d'"équitable". A l’inverse, le ministère russe des Affaires étrangères a exprimé ses regrets après l'exécution de l'ancien président irakien, alors que des appels internationaux à la clémence avaient été lancés, a rapporté l'agence Interfax. Le ministère français des Affaires étrangères a "pris acte" de cette exécution et a appelé les Irakiens à "regarder vers l'avenir et à travailler à la réconciliation et à l'unité nationale". L'ancien président irakien "a payé", a estimé la Grande-Bretagne, tout en réaffirmant son opposition de principe à la peine de mort. Une exécution en revanche fermement condamnée par le Hamas. L'exécution de l'ancien président irakien Saddam Hussein est un "assassinat politique" et "viole toutes les lois internationales", a ainsi affirmé à l'AFP le porte-parole du mouvement islamiste, Fawzi Barhoum. La Lybie a quant à elle décidé de décréter trois jours de deuil national pour le "prisonnier de guerre Saddam Hussein", a annoncé l'agence officielle Jana.

Regain de violence en Irak. La pendaison de Saddam Hussein pourrait faire redoubler de colère une minorité sunnite déjà très remontée et décevoir de nombreux Kurdes, qui souhaitaient le voir jugé pour génocide contre leur communauté. Quelques heures après l'exécution de l'ancien président irakien, au moins 31 personnes, dont une majorité de femmes et d'enfants, ont été tuées dans l'explosion d'une voiture piégée au milieu d'un marché de la ville chiite de Koufa, dans le sud de l'Irak.
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