Le Maroc a «regretté» cette attitude «figée» et l'ONU a fait preuve de
pédagogie, en faisant des exposés sur la gestion des ressources
naturelles et l'administration locale, pour préparer une meilleure
compréhension de la résolution 1754Š
Selon des observateurs présents à Manhasset, le climat des négociations
a été marqué, contrairement au premier round, par une tension
prévisible chez les négociateurs du «polisario».
C'est ce qui amené l'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU à
recadrer les négociations, à la reprise des pourparlers entre les
parties, vendredi.
«J'espère que vous maintiendrez le même climat qui a régné pendant le
premier round», a dit le facilitateur de l'ONU, M. Peter Van Walsum, à
l'adresse des délégations du Maroc, du Polisario, de l'Algérie et de la
Mauritanie.
«Le climat n'est pas tout», a toutefois dit M. Walsum, qui a souligné
que le Conseil de sécurité attend des parties des négociations
«productives et de bonne foi».
Cet appel n'a pas suffi pour amener les séparatistes, qui font semblant
d'ignorer l'essence et le cadre de la dernière résolution onusienne, à
de meilleurs sentiments. Des propos provocateurs ont fusé dans le but
de soulever l'ire de la délégation marocaine.
Loin de l'esprit
de la résolution 1754
Pour détendre l'atmosphère, des experts de l'ONU ont fait quelques
exposés sur la gestion des ressources humaines et l'administration
locale, afin de donner à réfléchir à la délégation du «polisario».
Cette dernière, tout en reconnaissant que le statu quo actuel est
«inadmissible» a cherché à noyer le poisson, avec son discours
rédhibitoire et languissant, fait de propos qui s'inscrivent hors du
sujet débattu.
C'est ce qui a fait dire à la délégation marocaine sa déception de
l'attitude du «polisario» qui a raté, encore une fois «l'opportunité»
d'«avancer vers une solution politique du conflit du Sahara».
Elle estime que «la position de l'autre partie est demeurée figée et
attachée à des plans et propositions dont l'inapplicabilité a été
démontrée, et que ses déclarations à la presse avant et au cours du
deuxième round ont été marquées par l'injure et la provocation, dans
une violation flagrante de ce qui avait été convenu avec l'Envoyé
personnel du Secrétaire général des Nations Unies».
En dépit de cette position intransigeante, «le Maroc nourrit l'espoir
de voir l'Algérie et le polisario assimiler, avec le temps, la
profondeur et les dimensions de l'Initiative marocaine et s'inscrire
dans des négociations sérieuses et responsables», a ajouté le ministre
de l'Intérieur Chakib Benmoussa.
Pour le chef de la délégation marocaine, le Maroc «consière que le
premier round a été un round de contact, le deuxième comme celui de
l'échange sur les mécanismes de mise en oeuvre de la résolution 1754 du
Conseil de sécurité et sur les thématiques relatives à l'autonomie.»
Quant au président du Conseil royal consultatif pour les affaires
sahariennes (CORCAS), Khalihenna Ould Errachid, il a estimé que
«l'autre partie n'a pas assimilé la lettre et l'esprit de la résolution
1754 du Conseil de sécurité». Il a appelé à une solution politique
fondée sur l'initiative marocaine.
Abondant dans le même sens, le ministre délégué aux Affaires étrangères
et à la Coopération, Taieb Fassi Fihri, a souligné que, dans sa
dernière résolution, le Conseil de sécurité a clairement indiqué que la
responsabilité du règlement de cette question incombe en premier lieu
aux parties et aux pays voisins, alors que le rôle des Nations unies se
limite à faciliter les négociations.