Vous allez discuter avec les responsables marocains de coopération entre les deux pays. Concrètement, quel sera l'objet de vos entretiens ?
Nous allons signer quelques accords de coopération dans le domaine des investissements, de la culture et des médias. D'autres accords, dont certains sont en phase finale de négociation, seront signés prochainement lors d'une visite au niveau des Premiers ministres soit à Bucarest, soit à Rabat. J'espère aussi inciter le gouvernement marocain à regarder plus vers les nouveaux membres de l'UE, dont la Roumanie, car toutes les prémices sont réunies pour encourager nos échanges.
Le Maroc souhaite bénéficier d'un statut avancé avec l'Union européenne. Comment Bucarest peut-elle soutenir cette demande ?
Nous saluons le souhait du Maroc de resserrer les relations avec l'UE, en l'occurrence sous la forme d'un statut avancé dans le cadre de la Politique européenne de voisinage. Nous attendons donc avec intérêt les résultats des débats qui auront lieu à l'intérieur du groupe mixte de réflexion sur le contenu et les contours concrets que peut prendre le statut souhaité par le Maroc. La Roumanie participera à côté de ses partenaires européens aux programmes ENPI (European Neighbourhood & Partnership Instrument) réservés au Maroc. Je pense que la Roumanie peut y présenter une expérience utile, en tant que pays qui vient d'achever son processus de transition.
Concernant le Sahara, Washington et Paris ont réitéré leur soutien au plan d'autonomie pour nos provinces du Sud. Aujourd'hui, quelle est la position de votre pays ?
Notre pays a depuis toujours adopté une attitude de neutralité et d'impartialité à l'égard du Sahara. La Roumanie considère que la stabilité de la région est primordiale, aujourd'hui encore plus qu'hier, et encourage une solution négociée sous l'égide de l'ONU. La nouvelle évolution du dossier créée après l'élaboration du plan d'autonomie, la résolution 1754 du Conseil de Sécurité de l'ONU ainsi que l'ouverture de négociations directes entre le Maroc et le Polisario soulève l'espoir de paix et d'une reprise de la normalisation dans la région. Ce serait dans l'intérêt de tous les pays du Maghreb, qui pourront ainsi cueillir les fruits d'une entière collaboration politique et commerciale entre pays-frères. La Roumanie s'est prononcée aussi en faveur d'un prolongement du mandat MINURSO pour les mois à venir. De toute façon, la position de mon pays quant au Sahara restera lisible et prévisible, en accord avec nos partenaires européens et américains.
Que pensez-vous de la proposition de l'Union de la Méditerranée avancée par Nicolas Sarkozy ?
La Roumanie accorde beaucoup d'importance au dialogue avec la rive Sud de la Méditerranée et à la coopération ouverte par la politique de voisinage. Dans ce contexte, nous saluons les idées promues par le projet français.
En même temps, nous considérons que le Processus de Barcelone, élément central du partenariat Nord – Sud, doit être renforcé, car il dispose d'outils et de ressources nécessaires pour continuer le processus de rapprochement. C'est pourquoi l'Union de la Méditerranée devrait être conçue par rapport au Partenariat euro-méditerranéen, auquel elle est censée apporter ses idées novatrices.
Le Matin