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mercredi, 23 janvier 2008 16:48

Le Maroc et la Roumanie se trouvent dans une nouvelle phase de leur histoire

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Le ministre roumain des Affaires étrangères salue le souhait du Maroc de renforcer les relations avec l'UE.
LE MATIN : M. le ministre, qu'attendez-vous de votre première visite officielle au Maroc ?

Adrian Cioroianu : Effectivement, la première fois que je suis en visite officielle au Maroc, pays ami avec lequel la Roumanie entretient depuis des décennies de très bonnes relations, que nous comptons développer et diversifier. Le Maroc et la Roumanie se trouvent, pour des raisons spécifiques mais assez convergentes finalement, dans une nouvelle phase de leur histoire.

Votre pays connaît une évolution remarquable vers la modernisation et la démocratisation. La Roumanie, désormais membre de l'UE et de l'OTAN, a définitivement tourné la page de son passé récent. Avançant vers la modernité, nos deux pays se rapprochent de plus en plus. Nous devons profiter de cette évolution et en tirer les conséquences au profit de nos peuples. C'est dans cette logique que s'inscrit ma visite. Je rencontrerai quelques hauts responsables, pour faire le point de nos relations. Je renouvellerai l'invitation que le Président de la Roumanie a adressée au Roi du Maroc de visiter la Roumanie, éventuellement dans le contexte d'une tournée en Europe centrale, car dans notre région, après l'adhésion de nos pays à l'UE, la donne a radicalement changé.

Vous allez discuter avec les responsables marocains de coopération entre les deux pays. Concrètement, quel sera l'objet de vos entretiens ?

Nous allons signer quelques accords de coopération dans le domaine des investissements, de la culture et des médias. D'autres accords, dont certains sont en phase finale de négociation, seront signés prochainement lors d'une visite au niveau des Premiers ministres soit à Bucarest, soit à Rabat. J'espère aussi inciter le gouvernement marocain à regarder plus vers les nouveaux membres de l'UE, dont la Roumanie, car toutes les prémices sont réunies pour encourager nos échanges.

Le Maroc souhaite bénéficier d'un statut avancé avec l'Union européenne. Comment Bucarest peut-elle soutenir cette demande ?

Nous saluons le souhait du Maroc de resserrer les relations avec l'UE, en l'occurrence sous la forme d'un statut avancé dans le cadre de la Politique européenne de voisinage. Nous attendons donc avec intérêt les résultats des débats qui auront lieu à l'intérieur du groupe mixte de réflexion sur le contenu et les contours concrets que peut prendre le statut souhaité par le Maroc. La Roumanie participera à côté de ses partenaires européens aux programmes ENPI (European Neighbourhood & Partnership Instrument) réservés au Maroc. Je pense que la Roumanie peut y présenter une expérience utile, en tant que pays qui vient d'achever son processus de transition.

Concernant le Sahara, Washington et Paris ont réitéré leur soutien au plan d'autonomie pour nos provinces du Sud. Aujourd'hui, quelle est la position de votre pays ?

Notre pays a depuis toujours adopté une attitude de neutralité et d'impartialité à l'égard du Sahara. La Roumanie considère que la stabilité de la région est primordiale, aujourd'hui encore plus qu'hier, et encourage une solution négociée sous l'égide de l'ONU. La nouvelle évolution du dossier créée après l'élaboration du plan d'autonomie, la résolution 1754 du Conseil de Sécurité de l'ONU ainsi que l'ouverture de négociations directes entre le Maroc et le Polisario soulève l'espoir de paix et d'une reprise de la normalisation dans la région. Ce serait dans l'intérêt de tous les pays du Maghreb, qui pourront ainsi cueillir les fruits d'une entière collaboration politique et commerciale entre pays-frères. La Roumanie s'est prononcée aussi en faveur d'un prolongement du mandat MINURSO pour les mois à venir. De toute façon, la position de mon pays quant au Sahara restera lisible et prévisible, en accord avec nos partenaires européens et américains.

Que pensez-vous de la proposition de l'Union de la Méditerranée avancée par Nicolas Sarkozy ?

La Roumanie accorde beaucoup d'importance au dialogue avec la rive Sud de la Méditerranée et à la coopération ouverte par la politique de voisinage. Dans ce contexte, nous saluons les idées promues par le projet français.
En même temps, nous considérons que le Processus de Barcelone, élément central du partenariat Nord – Sud, doit être renforcé, car il dispose d'outils et de ressources nécessaires pour continuer le processus de rapprochement. C'est pourquoi l'Union de la Méditerranée devrait être conçue par rapport au Partenariat euro-méditerranéen, auquel elle est censée apporter ses idées novatrices. 
   

Le Matin

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