Mais pas seulement. Depuis quelques semaines déjà, elles multiplient les réunions pour réfléchir à des initiatives concrètes pour que les Marocaines ne soient plus « la portion congrue du landerneau politique ». Aux élections communales de 2003, sur les 6000 candidates, elles seront à peine 127 élues sur les 24.600 conseillers ayant remporté les suffrages des électeurs. «Il faut savoir qu'au niveau mondial, les femmes représentent 20% des élus. En terre marocaine, les femmes ne représentent que 0,56% des élus au niveau local. Les Marocaines seraient-elles invisibles ? », s'interroge, amère, une députée.
Celles du Forum des femmes parlementaires en sont convaincues : parce que leur absence est un dysfonctionnement du système politique, la nécessaire institutionnalisation des mesures concrètes permettant l'accès des femmes aux conseils locaux est une urgence. « Le premier ministre n'avait-il pas dans sa déclaration gouvernementale prononcée devant le parlement, fait vœu de parité ? Les communales sont une étape pour impulser cet élan », rappelle une élue du Forum des femmes parlementaires.
L'assemblée générale des femmes parlementaires de ce jeudi 25 septembre s'est donc faite naturellement plaidoyer en faveur d'une « meilleure représentation des femmes en politique », parce qu'« indispensable à l'enracinement de la démocratie, au bien-être des communautés et à l'amélioration de la condition féminine ». Un appel sous forme de « Voix de femmes pour la démocratie » qui serait signé par 100 personnalités -dont un tiers serait des hommes- a été soumis à la discussion. Un appel qui refuse que « la politique au Maroc soit un quasi-monopole des hommes » et demande notamment que « des mesures concrètes soient prises par le gouvernement et les partis politiques afin qu'en 2009 la participation des femmes dépasse les pourcentages symboliques ».
Son lancement devrait en principe avoir lieu le 10 octobre prochain, à l'occasion de la journée nationale des droits des femmes et probablement depuis le Conseil consultatif des droits de l'Homme en raison de la symbolique des droits politiques des citoyennes de ce pays.
Les communales ne se feront plus sans elles. C'est en tout cas le souhait ardent des membres du Forum des femmes parlementaires. Des propositions viennent conforter cette devise fondée sur le « jamais plus sans les femmes aux élections ». Un observatoire de la participation féminine, des capsules en faveur de la participation et du vote pour les femmes ou encore une caravane de la femme qui sillonnerait le pays du 10 octobre et jusqu'au 8 mars sont autant d'initiatives qui ont été livrées au débat, hier jeudi.
Liberation