dimanche, 19 août 2007 10:59

La cité des alizés vibre au rythme de son 4-ème festival jeunes talents gnaoua

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Le coup d'envoi de la quatrième édition du festival des Jeunes talents gnaoua, organisée du 18 au 21 août à Essaouira, a été donné, samedi soir, dans une ambiance festive et électrique.

Lors de la première soirée de cette édition, qui s'est ouverte en présence du gouverneur de la province d'Essaouira, M. Abdeslem Bikrat et de la présidente du conseil municipal, Mme Asmae Chaâbi, ainsi que de plusieurs autres personnalités, la température est souvent montée au zénith.

Les milliers de mélomanes, qui ont envahi la place mythique Moulay Hassan, ont réservé un accueil chaleureux aux futurs maâlem gnaouis qui se sont produits lors de cette première journée et de nombreux fans ont accompagné en choeur leurs paroles.

Initiée conjointement par la province d'Essaouira, l'association Essaouira-Mogador, la délégation provinciale de la culture et la municipalité, à l'occasion de la fête de la Jeunesse, cette manifestation culturelle se veut plus que jamais l'expression de la vitalité de la confrérie des Gnaoua, représentée par sa nouvelle génération.

C'est à l'incontestable maâlem Abdeslem Alikane, l'un des directeurs artistiques du festival gnaoua et musiques du monde d'Essaouira, qu'est revenu l'honneur de donner le ton de cette édition et d'étaler toute la grandeur de la culture gnaouie, avant de céder la scène à des jeunes talents qui, armés de leur guembri et de leurs crotales, ont gratifié le public par des spectacles puisés dans la pure tradition gnaouie.

Outre les quatre lauréats de l'édition 2006, se sont relayés sur scène Khalid Amarhouch (Essaouira), Youssef Oughassan (Casablanca) et Fouad Loubane (Essaouira), en plus du groupe Ganga Fusion qui a clôturé cette première soirée en beauté.

Ces jeunes talents gnaoua, encore méconnus du grand public et prêts à s'affranchir de leur modestie habituelle pour affronter la grande scène, ont fait étalage de leurs talents, de leur savoir-faire et du génie créatif de la jeunesse marocaine. La relève est bel et bien assurée.

Cette manifestation, qui intervient quelques semaines après le festival gnaoua et musiques du monde, conforte la cohérence et la continuité des initiatives qu'Essaouira s'efforce de développer en faisant de la culture et de la musique en particulier son vecteur de croissance et de renaissance.


"Il est logique que ce festival dédié à l'excellence de la jeunesse marocaine ait lieu à Essaouira. Cette cité a toujours su concilier la tolérance et la convivialité, le traditionnel et l'attrait du nouveau", souligne M.

Abdeslem Bikrat, gouverneur d'Essaouira et président-fondateur du festival, dans un mot de présentation de cette rencontre de divertissement mais aussi et surtout de formation musicale.

Cette quatrième édition se veut résolument ancrée dans la tradition et la modernité, l'ouverture sur l'autre, la rencontre et le partage, ajoute-t-il, soulignant que "le talent est là et ne demande qu'à s'épanouir, d'où la création par la ville d'Essaouira de ce festival avec son esprit spécifique et ses espoirs immenses".

Pour les organisateurs, le festival des jeunes talents gnaoua, fort de la réussite des trois précédentes éditions, ambitionne l'encouragement des jeunes des différentes régions du Royaume à développer leur savoir-faire et à préserver ce patrimoine authentique, tout en restant ouverts sur les autres cultures.

Pour eux, cette édition qui se propose "de donner à voir et à entendre l'actuelle floraison de l'expression artistique de la jeunesse marocaine à un large public", sera une opportunité pour rendre un hommage à la femme gnaouie, plus particulièrement aux M'qadma Aïcha Kabrane et Khadija Benyahya, décédées il y a une vingtaine d'années.

Une vingtaine de concerts sont au programme, en plein air (Place Moulay Hassan) ou en salle (Dar Souiri). Ils seront donnés par neuf groupes de jeunes gnaoui qui vont concourir pour l'obtention de quatre prix (voix, guembri, prestation scénique et t'bal), et sept groupes de la world music qui, fusionnant les rythmes gnaoua ou issus d'autres cultures locales marocaines à des rythmes d'ailleurs, créent de nos jours un genre musical nouveau et très prometteur.

Soucieux de donner une dimension pédagogique à cet événement, les organisateurs proposent aux jeunes semi-professionnels ou amateurs désireux de se perfectionner des ateliers de formation dans les domaines de la chorégraphie et de la percussion.

L'un des moments forts de cette édition sera la signature d'une convention de partenariat portant sur la création d'une école d'art gnaoui à Essaouira avec pour but de perdurer la tradition et de promouvoir les nouveaux talents.
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