Le président américain a dit qu'il était venu «chercher» au Caire un
«nouveau départ entre les musulmans et les Etats-Unis», estimant que le
«cycle de la méfiance et de la discorde devait s'achever». «J'ai dit
clairement que les Etats-Unis n'étaient pas -et ne seraient jamais- en
guerre contre l'islam», a-t-il martelé, souhaitant que les Etats-Unis
et les musulmans combattent ensemble «l'extrêmisme violent».
A l'université du Caire, un lieu connu pour son activisme
anti-américain durant la guerre en Irak, et devant 3000 personnes,
Obama a affirmé que la «colonisation» israélienne dans les territoires
palestiniens devait cesser, avant de rappeler que le lien des
Etats-Unis avec Israël était «inébranlable». Il a de nouveau exprimé
son souhait de voir naître un état palestinien, aspiration «légitime»
selon lui. Depuis Ramallah, l'Autorité palestinienne a salué ce
discours comme un «bon début». Concernant le dossier iranien, Obama a
estimé que la confrontation sur le programme nucléaire controversé de
Téhéran était «à un tournant décisif», affirmant que les Etats-Unis
étaient disposés à «aller de l'avant sans conditions préalables».
Le discours était diffusé aux 1,5 milliard de musulmans dans le monde
sur des réseaux de socialisation sur internet comme Facebook, Twitter
et MySpace, de façon à multiplier son impact tandis que le site
internet du département d'Etat propose de recevoir des extraits par sms
en arabe, persan, ourdou et anglais.
Le Caire sous haute sécurité
Face à l'impossibilité de se déplacer, nombre des 20 millions
d'habitants du Caire ont pris une journée de vacances. L'énorme
dispositif de sécurité mis en place pour la visite de Barack Obama,
encore renforcé par les menaces proférées par Oussama ben Laden à
l'encontre du président américain, entrave la circulation déjà
problématique de la capitale égyptienne.
Ce qui n'empêche pas la population égyptienne d'accueillir avec une
relative sympathie un président qui a montré vouloir changer les choses
dans les relations entre les Etats-Unis et le monde musulman. Des
relations fortement dégradées par la guerre en Irak, le scandale de la
prison d'Abou Ghraib en Irak, le camp de Guantanamo ou les pratiques
défendues par son prédécesseur George W. Bush au nom de la lutte
antiterroriste après les attentats du 11-Septembre.
Un tournant dans la politique américaine au Moyen-Orient
Cette tournée au Proche et Moyen-Orient, durant laquelle Obama s'est
efforcé de renouer des liens sur la base d'un «respect mutuel» avec
l'Islam, s'achèvera en fin de journée avec le départ du président
américain pour l'Allemagne. Samedi, Obama se rendra aux cérémonies de
commémoration du débarquement de Normandie, à Caen.
Si la Maison-Blanche avait indiqué que l'annonce d'un «plan détaillé
pour en finir avec le conflit israélo-palestinien» était improbable,
l'administration démocrate s'efforce de délivrer un message de
réconciliation depuis le début de cette tournée au Moyen-Orient,
entamée mercredi à Ryad. Reçu par le roi Abdallah, Obama a déclaré
avoir commencé son voyage par l'Arabie saoudite, berceau de l'islam,
«pour prendre conseil», avant son discours égyptien, auprès du roi,
dont il a loué la «sagesse».