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vendredi, 03 mars 2006 10:11

Plus de 40 % des quantités totales de résine de cannabis (haschich) produites dans le monde le sont

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cannabis.jpg«Plus de 40 % des quantités totales de résine de cannabis (haschich) produites dans le monde le sont au Maroc, pays qui est également la source de 80 % de la résine de cannabis consommée en Europe, principal marché de cette substance au niveau mondial », estime le rapport annuel 2005 de l'Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS), publié le 1er mars dernier.

Ce rapport, qui dresse un état des lieux des tendances en matière de production mondiale, de trafic et d'abus de drogues illicites, salue, toutefois, les efforts du gouvernement marocain dans la lutte contre le trafic des stupéfiants.  

Il note que «grâce à l'action gouvernementale, la superficie totale des cultures illicites de cannabis, tout comme la production potentielle totale de résine de cannabis, ont diminué de 10 % en 2004 par rapport à l'année précédente ».

En effet, « grâce aux efforts entrepris par les services concernés en vue de lutter contre le trafic des stupéfiants, la culture du cannabis a enregistré une baisse de 43 %, en 2004 », avait indiqué Khalid Zerouali, directeur de la migration et de la surveillance des frontières au ministère de l'Intérieur.

A noter que le cannabis est cultivé dans la région montagneuse et enclavée du Rif, au nord du Maroc, sur 134.000 hectares, selon une étude de l'Onu publiée en 2003 à Rabat. L'augmentation de la consommation des stupéfiants dans les pays européens, depuis les années 1970, a contribué au développement de la culture du cannabis qui est concentrée dans les régions de Chefchaouen, d'Al Hoceima et de Kétama.

La production potentielle totale de cannabis brut est estimée à 98.000 tonnes, en 2004, et sa conversion en résine (haschisch) à environ 2.780 tonnes, soit une diminution d'environ 10 %, par rapport à la production potentielle de résine de 2003 révisée à 3.060 tonnes. Le revenu brut potentiel pour les exploitants peut être estimé à environ 3 milliards de DH, un chiffre équivalent à 0,7 % du PIB de 2003, estimé à 424,6 milliards DH.

La population bénéficiant de la culture du cannabis est estimée à quelque 96.600 familles dans le Rif (800.000 personnes en 2003), cela représente un revenu brut d'environ 3.600 DH par personne, à comparer à un PIB par tête d'habitant de 14.106 DH en 2003 pour l'ensemble du pays. Par contre, les superficies de culture du cannabis ont atteint environ 120.500 ha en 2004, contre 134.000 ha en 2003, soit une baisse de 10 %, selon les résultats d'une enquête menée par l'Agence pour la promotion et le développement économique et social des préfectures et provinces du Nord du Royaume (APDN).

Les plus grandes diminutions ont eu lieu dans la province d'Al Hoceima (-54 %), suivie de la province de Taounate (-43 %) et dans une moindre mesure, celle de Larache (-1 %). Afin de lutter contre la culture du cannabis, les autorités y développent actuellement des actions visant l'aménagement du territoire, le désenclavement, la sauvegarde de l'environnement, ainsi que le renforcement des infrastructures de base. Aussi, l'APDN a-t-elle mis en place un programme alternatif, d'un montant annuel de 40 millions de DH, qui vise à encourager les exploitants à opter pour des cultures alternatives autres que le cannabis.

Cependant, une telle approche, « de nature mécanique et quelque peu étroite », d'après Hamid Ghodse, président de l'OICS, ne produit pas les effets escomptés. « Un concept véritablement global de développement alternatif » devrait prévoir non seulement des cultures de substitution, mais inclure aussi le développement des transports et de l'infrastructure, l'éducation, des services de santé, la sécurité, la stabilité et la bonne gouvernance, a-t-il ajouté.

La popularité croissante du cannabis inquiète l'ONU, car cette drogue était consommée par plus de 160 millions de personnes en 2004, soit 10 millions de plus que l'année précédente, selon le rapport 2005 du Bureau des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC).

Rappelons que le rapport 2005 de l'Onu, publié en juillet dernier, sur les drogues avait montré une forte progression de la consommation de cannabis et une hausse des opiacés. Des tendances mondiales présentes aussi sur le continent européen.

Seules les drogues de synthèse sont en baisse. Un chiffre d'affaires annuel de 320 milliards de dollars, supérieur au PIB de 9 pays sur 10 dans le monde, un nombre de toxicomanes en hausse de 8 %, avec quelques 200 millions de consommateurs de stupéfiants : le marché de la drogue se porte bien.

 Le Matin

Lu 23699 fois Dernière modification le lundi, 16 janvier 2012 03:03

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