dimanche, 02 octobre 2005 12:46

Rapport entre les hommes et les femmes en islam

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Dans l'islam, le rapport entre les hommes et les femmes est défini par la qawâma, versets révélés à Médine. Son rôle s’est ensuite étendu à tous les domaines de la vie active, non seulement familiale, mais également sociale et politique. Il est question d’un pacte inviolable établi entre l’homme et la femme.


Description

Droits et devoirs

C’est dans ces versets que le Coran définit les droits et les devoirs des femmes et des hommes : « Elle ont des droits équivalents aux devoirs qu’elle doivent rendre à l’amiable, et aux hommes un degré d’avantage et Dieu est puissant et sage ».

On trouve l’explication de ce fameux degré réservé aux hommes dans l’ensemble des questions rattachées à la famille, les parts successorales et les droits et devoirs du couple.

Il ne s'agit pas d'accorder de privilège et la qawâma repose en théorie sur un principe égalitaire. Les versets concernés parlent en effet d’une distribution équitable entre l’homme et la femme selon leur contribution (pas seulement au sens matériel du terme).

  • « Ne convoitez pas les faveurs dont Dieu a gratifié certains d’entre vous de préférence aux autres. Une part de ce que les hommes auront acquis par leurs œuvres leur reviendra. Une part de ce que les femmes auront acquis par leurs œuvres leur reviendra. Demandez à Dieu qu’il vous accorde sa grâce. Dieu connaît toute chose. Nous avons désigné pour tous des héritiers légaux : les pères et mères, les proches et ceux auxquels vous êtes liés par un pacte. Donnez-leur la part qui doit leur revenir. Dieu est témoin de toute chose.
  Les hommes ont un surplus de responsabilité ([qawwâmûna]) en vertu des préférences des uns par rapport aux autres et du fait des dépenses qu’ils font de leurs biens. » (Les femmes, 32-34).


Il est donc permis de penser que la qawâma est accordée à l’homme seulement en fonction des moyens qu’il possède, de sa capacité tant physique que matérielle. Ce qui veut dire que si cette capacité appartient dans un couple à la femme, elle est tenue d’exercer cette fameuse qawâma. Donc, il n’y a aucune exclusivité masculine à ce sujet.


Responsabilités

La qawâma rappelle à l’homme l’importance de sa responsabilité à l’égard des femmes en général et de la ou les siennes en particulier, elle implique pour lui de nombreux devoirs :

  • La cohabitation totale avec l’épouse et la fidélité inviolable à son égard. L’époux n’a pas le droit de la laisser seule pendant une longue durée, ni de s’absenter incessamment même pendant de courtes durées, et moins encore de l’abandonner seule au foyer conjugal pour s’occuper d’autre chose. Car nulle chose ne mérite une telle occupation plus que sa propre femme, à moins que l’absence n’ait un motif valable aux yeux de sa compagne. Sinon, l'épouse a le droit de se considérer comme étant abandonnée. Elle peut en ce cas demander la dissolution du mariage aux autorités compétentes, et cela quand bien même le mari lui assurerait une pension suffisante versée par lui-même sa famille. Le droit conjugal est clair à ce propos, puisqu’il ne permet pas à l’époux de se libérer des obligations de cohabitation et de fidélité sous prétexte qu’il assume l’entretien du ménage. Il en est de même lorsque le mari est en prison : si la durée de l'emprisonnement dépasse une certaine limite (entre 2 et 5 ans), l’épouse a le droit de demander le divorce.
  • L’entretien constant, la réponse favorables à ses besoins : l’époux est tenu légalement de satisfaire sa compagne sexuellement. C’est un devoir conjugal auquel il ne peut pas se soustraire. Le droit conjugal exige de l’époux de ne pas pousser sa femme à se plaindre de lui, sinon il rendra en compte devant les instances compétentes en la matière. S’il n’obtempère pas, on prend acte des plaintes de l’épouse et le divorce est prononcé en la faveur de cette dernière.
Le Coran astreint l’époux à la fidélité absolue, ce qui signifie explicitement que le musulman marié est tenu de n’avoir des relations charnelles qu’avec sa propre femme. À défaut de quoi il sera punit par un châtiment approprié et sa femme a le droit de divorcer si elle le désire. Selon les docteurs de l'Islam, si l’adultère est un crime nécessitant une punition, la fidélité est un devoir méritant les honneurs. Si l’époux a convenu avec sa femme de ne pas épouser d’autres femmes, il est tenu de respecter cet engagement et doit s’en abstenir totalement. Dans les pays où la polygynie est prohibée, la cohabitation clandestine avec d'autres femmes est interdite.

Violence conjugale

En ce qui concerne le droit de frapper sa femme, on trouve dans le Coran la prescription suivante : "Et quant à celles dont vous craignez la désobéissance, exhortez-les, éloignez-vous d'elles dans leurs lits et corrigez les. Si elles arrivent à vous obéir, alors ne cherchez plus de voie contre elles, car Allah est certes, Haut et Grand." (Coran, An Nissâ 4 ; 34)

Néanmoins, d'autres parties de la loi islamique stipulent que le mari doit s’abstenir de tout mauvais traitements, de tout sévice présentant un caractère de négligence, d’ignorance ou d’insolence vis-à-vis de sa femme. De nouveaux courants interprétatifs se font jour, qui estiment que les coups, les insultes et même les regards ironiques sont interdits dans le droit musulman.

Même en cas de non-respect de la femme de ses engagements envers son mari, il est recommandé de la traiter avec humanité, et d’essayer de l’attacher avec des bienfaits, notamment les présents.


La concertation dans le couple

La concertation ou shûrâ est la base fondatrice de la cohésion dans le couple, car le Coran fait d’elle un des principes immuables de la société civile. Elle est par conséquent particulièrement importante au sein de la famille qui constitue la première cellule de la société humaine,la première école de l’homme dans laquelle la mère joue un rôle important de par sa fonction éducative. Le rôle de la femme se limite à la famille, elle n'en a aucun dans la société civile. De ce fait, le veut que l’ensemble des questions conjugales soit géré par le couple par le biais d’une concertation constante et inviolable :

  • « Ceux qui évitent les péchés majeurs et les turpitudes, ceux qui pardonnent après s’être mis en colère* ceux qui répondent à leur seigneur, ceux qui s’acquittent de la prière, ceux qui délibèrent entre eux au sujet de leurs affaires, ceux qui donnent en aumônes une partie des biens que nous leur avons accordés* ceux qui se prêtent mutuellement secours... » (La Concertation, 37-39).
On estime que la concertation est le moyen idéal pour établir un climat d’entente et de paix familiale.

L'Islam fait une distinction entre le mariage qui honore la femme et le concubinage qui l’accable. La relation sexuelle conjugale est considérée comme valorisante et la relation charnelle extra-conjugale dévalorisante.

Les nombreux enseignements véhiculés par plusieurs versets coraniques attestent de l’importance qu’accorde l’islam à la femme. Il a légiféré pour l'asservir beaucoup plus qu’il n’a fait pour l’homme.

  1. Et théorie, elle jouit en face de l’homme de droits au même titre que lui. Son consentement est de vigueur, et rien ne peut lui être imposé si elle refuse. En pratique, elle ne jouit d'aucun droit.
  2. Elle hérite de ses parents, de son mari, de ses enfants.
  3. La polygynie dans les pays où elle est permise, est limitée à la tétragynie (quatre épouses maximum), avec l'obligation d'accomplir vis à vis de chacune également ses devoirs de mari. Cette exigeance difficile à assumer limite de fait la polygynie.
  4. L’homme peut divorcer quand il le veut et garder les enfants en les retirant à la mère, il lui suffit de procéder, devant une autorité, à la répudiation, La femme peut en théorie renvoyer un époux violent, paresseux ou incapable à l’aide d’une disposition scripturaire appelée le khul' ( ÇáÎáÚ ). En pratique, cette disposition est quasiment impossible.
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