Le roi Mohammed VI du Maroc a appelé à l'arrêt de la "construction" d'une synagogue dans un quartier musulman de Jérusalem-est, dans un message rendu public lundi à Rabat.
Mohammed VI a adressé son message au pape Benoît XVI, au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et aux membres permanents du Conseil de sécurité.
"Je voudrais, en ma qualité de président du Comité Al-Qods (qui relève
de l'Organisation de la conférence islamique, ndlr) vous entretenir des
récents agissements du gouvernement israélien dans Al-Qods Al-Charif
(la Ville sainte de Jérusalem, ndlr), où il a entamé la construction
d'une synagogue juive dans le quartier islamique de la place Al-Boraq,
jouxtant la Mosquée Al-Aqsa", écrit le roi.
A Jérusalem, on indique qu'une organisation juive, Ateret Ha Cohanim,
qui s'est fixée comme but de "judaïser" la Vieille ville de Jérusalem,
a organisé le 12 octobre une cérémonie pour marquer l'achèvement de la
première phase de "travaux de rénovation" d'une synagogue datant du 19e
siècle se trouvant à une centaine de mètres de l'esplanade de Mosquées,
le troisième lieu saint de l'islam.
Des travaux se poursuivent sur le site, au grand dam des autorités religieuses musulmanes.
"Ce qui a été entrepris précisément dans ce quartier donnera sans doute
lieu à des complications qui ne serviront en rien la paix que nous
appelons tous de nos voeux et pourrait avoir des conséquences
fâcheuses, dont nul ne saurait prévoir la portée, ni les limites",
selon le souverain marocain.
Mohammed VI condamne en outre des fouilles dans le périmètre de la
mosquée Al-Aqsa, ainsi que la construction de nouvelles colonies
israéliennes.
Il dénonce "un plan étudié visant à modifier le cachet d'Al-Qods".
"J'en appelle à vos bons offices pour intervenir auprès du gouvernement
israélien afin qu'il s'abstienne de toute mesure préjudiciable à la
paix dans la région", écrit encore le roi du Maroc.
Le statut de Jérusalem-est, annexée par Israël après sa conquête en
1967 et qui inclut la Vieille ville abritant des lieux saints juifs,
chrétiens et musulmans, a fait achopper les négociations de paix
israélo-palestiniennes à plusieurs reprises.
AFP