Les nombreuses familles qui demandent des indemnisations considèrent en effet la SNCF comme «responsable» du transfert des prisonniers juifs vers les camps de la mort pendant la Seconde Guerre mondiale.
Me Avi Bitton, qui gère les dossiers de 400 clients de France, d'Allemagne, du Royaume-Uni, de Belgique, du Luxembourg, des Etats-Unis, du Canada, d'Israël, explique que la moitié d’entre eux sont des survivants de la Shoah. Pour l’autre moitié, il s’agit soit des enfants, soit des frères et sœurs, qui demandent une indemnité au titre du préjudice moral, a-t-il précisé, soulignant qu'il s'agit d'une «demande recevable».
«Le fait nouveau, a-t-il noté, c'est qu'il y a des résistants qui nous ont rejoints dans notre action : anciens résistants ou des enfants de résistants». Et l'avocat d'ajouter : «J'ai même plusieurs cas à part de gens qui ne sont ni résistants ni juifs, ainsi celui d'un républicain espagnol», arrêté puis déporté.
Mais la compagnie ferroviaire a d’ores et déjà fait savoir qu’elle s’opposerait aux demandes d’indemnisations, ne pouvant «endosser une responsabilité qui n’est pas la sienne». La SNCF «était réquisitionnée» et «agissait sous la contrainte», a assuré son directeur général, Guillaume Pépy, qui a d’ailleurs fait appel du jugement concernant Alain Lipietz.